Latent(e) on Mercers Road
Oreillers, draps, housses et couette du jour.
V22 - Biscuit Factory, Londres - 2013
Mon lit est un refuge.
Un rêve de grand enfant. Le votre. Le mien.
Un dessus-dessous qui finit à l’intérieur. Un intérieur qui se retourne sur lui-même, devient volume, devient espace, devient tente.
Pas n’importe laquelle : une tente canadienne, une tente de la forêt, une tente des terres reculées, des grands espaces. Cette tente est un territoire.
Un territoire : moi, vous, lui, l’autre.
Vous passez la tête, bien au chaud sous la couette, changer d'air vous va si bien.
Vous décompressez.
Vous respirez.
Vous reniflez.
C’est un étranger. Un chemin croisé. Il ne s’est pas dérobé. C’est un peut-être, un encore. Vous en sentez la chaleur d’un sein, la trace d’une solitude, les restes d’une passion, rien, presque rien, tout.
Vous fantasmez.
Vous partez à l’aventure, l’aventure de l’altérité où l’extérieur devient mien.
C’est l’histoire d’une possession, une lutte de territoire, de limites.
Pourquoi combattre ? Tout se mélange.
Les barrières des corps sont levées. Je me sens bien. Il est là. Je le sens. Il me fait signe. Je le respire. Je me résigne. Je l’ai rencontré. Il est à l’intérieur. Je n’ai plus peur.
Demain ?
Un autre va-et-vient.





